souleur

⇒SOULEUR, subst. fém.

Vx, littér. Frayeur subite, saisissement, serrement de cœur. Causer des souleurs. Je descends, je tâte. Le Prussien était toujours sous ses copeaux; il y avait même deux gros rats en train de lui travailler son casque, et ça me fit une fière souleur de sentir cette mentonnière remuer (A. DAUDET, Contes lundi, 1873, p. 88).

Prononc. et Orth.:[]. COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 189: soûleur. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1200 solor « frayeur, crainte violente » (JEAN RENART, Escoufle, éd. F. Sweetser, 2466: Or en sont en grande solor Quil gisent devant et entor [...] Morir l'estuet, c'est grans damages), une autre attest. 2^e moit. XIII^e s., v. T.-L.; XIV^e s. souleur « id. » (Psaut., Maz. 58, f ° 187 r ° ds GDF. [qui l'interprète, à tort semble-t-il, « solitude »]: Il le trouva en terre deserte en leu de paour et de grant souleur [in loco horroris et vaste solitudinis]); 1460-70 [éd. 1537] id. « id. » (Actes des Apost., vol. I, f ° 126b ds GDF., s.v. fouleur, corrigé par GDF. Compl.). Dér. du lat. solus « seul » (v. FEW t. 12, p. 84).

souleur [sulœʀ] n. f.

ÉTYM. 1640; « solitude », XIII^e; du lat. solus « seul ».

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♦ Vx (encore considéré comme « familier » par Littré). Peur très vive; serrement de cœur. || « Après lui avoir donné la souleur, je lui contai ce qui s'était passé » (Saint-Simon, in Littré).

Encyclopédie Universelle. 2012.